Les leaders de demain intégreront la créativité !

Les leaders de demain intégreront la créativité !

Terme en vogue, la créativité et son implication dans le processus d’innovation sont largement commentées. Faire en sorte qu’elle donne réellement du sens et porte ses fruits sur le long terme suppose d’adopter des attitudes, des procédés la prenant davantage en compte et mieux à même de répondre aux enjeux des entreprises. Aller vers un management plus créatif touche à des dimensions multiples.

Des stratégies orientées vers la créativité

La créativité doit être pensée globalement pour prendre en compte les différents éléments du système. Un processus créatif, d’innovation efficace requiert de repenser l’organisation pour permettre au manager d’allouer les ressources, de définir les objectifs et les méthodes. La recherche d’idées nouvelles est à favoriser tout en respectant la nécessité d’un temps pour la réflexion.

Le développement des compétences

Une approche créative amène l’entreprise à porter son attention sur son savoir, son savoir-faire et pas seulement sur le faire.

Le manager est de plus en plus celui qui anime, oriente, impulse. Développer une bonne appréhension des comportements humains, faire preuve d’efficacité situationnelle, savoir clarifier ses propos et ceux des autres, s’avère essentiel.

Il n’est sans doute que étonnant que Marc Zuckerberg, créateur de Facebook, ait comme matière de spécialisation à Harvard la psychologie.

Le manager amène ses collaborateurs à prendre conscience de leur potentiel créatif, leur fournit des moyens de l’exprimer et d’en mesurer concrètement la pertinence.

L’intégration accrue de la créativité nécessite un apprentissage régulier et une certaine mobilité incitant à relever quelques défis.

Prendre des initiatives suppose d’être en capacité de s’auto-initier, d’être autonome. Cela incite l’auto-évaluation ou l’évaluation entre pairs, plus propices à la créativité que ne l’est le contrôle.

Pour certains, il faut repenser la formation au management pour apprendre à décloisonner le raisonnement. Ainsi Henry Mintzberg fustigeant les MBA où le rôle du manager est souvent réduit à la prise de décision sans prise en compte du contexte et de l’expérience supposant d’assimiler les événements et de les relier ou encore Gary Hamel plaçant la créativité en deuxième position au titre des capacités humaines au travail, après la passion et avant l’initiative.

L’adaptabilité et la résilience

Parvenez-vous à vous adapter dans un environnement stressant ? L’organisation crée les conditions propices à des comportements souples face à des situations de mutations, voire de souffrance en favorisant la motivation, l’accomplissement des individus, en travaillant sur les valeurs, les capacités, l’échange social.

Une entreprise adaptable anticipe, se réorganise plus rapidement et peut se réinventer.

Ouverture d’esprit, flexibilité intellectuelle en sont des conditions.

Adapter son style à ses collaborateurs, valoriser l’intelligence adaptative, développer son intelligence émotionnelle permet de mieux appréhender la réalité, de s’y accorder en se faisant comprendre des autres.

L’ouverture vers l’extérieur

Soutenir l’ouverture amène à se nourrir d’autres expériences, chercher des ressources en dehors de l’entreprise, co-créer.

Le management collaboratif

L’introduction de la créativité en entreprise, même dans les plus traditionnelles, entraîne un style de management moins lié à la hiérarchie classique.

Prenant appui sur les nouvelles générations, des équipes projets sont de plus en plus appelées à mettre en œuvre leurs ressources et à choisir leurs contraintes.

Prenant en compte la richesse de la diversité, elles permettent à chacun de garder sa particularité. Repenser l’organisation en petites divisions va dans le même sens.

La génération Y participe à l’émergence de la collaboration en fonctionnant sur une autre logique que ses aînés, plus empreinte de liberté, de transversalité nourrie par les réseaux sociaux. Elle remet en cause le rapport aux relations de pouvoir, redéfinit la notion du collectif avec un individualisme assumé.

Les changements s’opérant aujourd’hui modifient nos relations sociales et poussent les entreprises à créer une valeur plus globale et partagée. Une attitude collaborative suppose une forme de bienveillance, d’attention, de réciprocité.

Porter son attention sur l’humain donne à l’entreprise non seulement des savoir-faire mais des potentiels de création. Le comportement du manager évolue à mesure qu’il s’achemine vers plus de co-création : avancer sans connaître par avance la meilleure solution issue du travail collaboratif, faire confiance, valoriser les différences, inclure pour faire remonter les idées, arbitrer et être en mesure de gérer les tensions pouvant en découler.

Sans faire l’apanage du tout collaboratif, l’individualité ayant toute sa place dans les ressorts de la créativité, le management collaboratif touche les différentes fonctions de l’entreprise et doit être pensé. Il requiert aussi une forme d’auto-régulation face à des blocages possibles.

Il peut aussi s’agir de nouvelles méthodes participatives, de modes d’itération différents de la réunion habituelle concernant aussi plus de personnes dans l’esprit des forums, encore peu usités chez nous.

Cette ouverture fait intervenir des regards neufs sans propension à défendre les idées ayant fait leurs preuves par le passé.

L’engagement et l’apport de sens

L’engagement s’appréhende et est nécessaire à l’approche créative.

Pour motiver, le manager doit être impliqué, avec énergie. Comment suivre quelqu’un qui n’y croit pas vraiment ? Le risque étant que le processus lui échappe ou qu’il ne parvienne pas à convaincre de la pertinence de la démarche.

Un « bon » manager est aussi celui avec lequel les personnes ont envie de travailler et reconnaissent comme tel.

Le manager se doit de bien connaître la culture de l’entreprise et la véhiculer.

Une démarche créative sera suivie et efficace si elle a un sens.

Un nouveau style de leadership

Leader vs manager. Anticiper, orienter et mobiliser durablement vers la réalisation d’objectifs. Il est nécessaire pour le leader d’évaluer son environnement, de percevoir les aptitudes des autres, de répondre à des besoins, d’être à l’écoute de son ressenti.

Pour cela il collecte les données et est en connexion avec le terrain. Il adapte son style aux fluctuations des conditions.

Il a besoin de confiance, de capacité de communication mais aussi de passion.

Si le charisme est utile, il n’est pas créativité.

De nos jours, la valeur se crée surtout à la jonction entre ceux qui travaillent dans l’entreprise et les clients. Son rôle va être aussi de favoriser la créativité à ce niveau.

 

A l’heure où la génération Y ne semble pas très tentée d’endosser le rôle du manager, transmettons-leur un peu d’envie par des comportements authentiques, par de l’entrain ! Facile à dire quand nous voilà rattrapés par les problématiques quotidiennes, les urgences à traiter ou les tensions.

C’est en cela qu’un apport extérieur peut s’avérer précieux pour trouver des espaces de respiration, se projeter, développer ses capacités, gérer ses émotions, travailler son rapport aux autres et au monde.

Marion Casanova
Fondatrice d’Altra Vista