La joie, comme une promesse d’avenir
Souvent négligée, parfois abaissée, prise comme une inconstance, une légèreté ou encore saisie dans un sens mystique, la joie, comprise dans toute son épaisseur pourrait bien constituer la promesse d’avenir pour notre société et notamment au sein des entreprises.
Pourquoi écrire sur la joie ? Nous avons tous une expérience de la joie. Le mot est usité dans nos quotidiens. L’idée est laissée de côté ou centrale chez les philosophes et finement analysée.
Écrire sur la joie simplement pour en souligner la profondeur, la force et tout le sens d’un mot que nous employons de façon convenue dans une phrase.
La joie a nourri tout mon parcours de manière indicible. Elle constitue le socle qui a fondé Altra Vista.
Écrire sur la joie pour contribuer à nous éclaircir, à nous renforcer comme une réponse à nos besoins individuels et collectifs, à l’heure où l’arrivée de nouvelles fonctions en entreprise comme celles des Chief Happiness Officer en dit long.
Inconstante ou légère ? Elle n’est pas un état permanent qui serait illusoire mais ouvre des espaces ancrés dans le présent sur lesquels nous allons pouvoir rebondir. Légère, elle l’est, mais surtout dans l’idée de transparence, de clarté à l’intérieur de nous et dans nos rapports aux autres.
Elle est simple car elle s’impose comme une lumière et ne supporte ni confusion ni arrogance.
Elle est exigeante. Elle est intense.
Qui en a mieux parlé que Spinoza dans l’Éthique comme d’une augmentation de la « force d’exister » et ne l’a aussi bien démontré ?
S’il soutient avec ardeur que « le désir est l’essence de l’homme », la joie va signaler le « passage d’une moindre à une plus grande perfection ». Autant dire qu’elle ne supporte pas davantage la passivité, source d’illusions et de méconnaissance pour le philosophe. La « joie active » repose sur des idées vraies et devient viable. Elle est puissance vitale et accomplissement.
Être actif va supposer de nous y investir avec méthode, de faire avec les difficultés. Identifier, comprendre nos émotions et leurs répercussions. Reconnaître les causes qui produisent les mêmes effets et en faire des leviers pour progresser. Choisir ce qui va vers notre désir. S’ouvrir, lâcher prise, démêler les liens qui nous unissent aux autres.
Nous pouvons en ceci enlever les obstacles que nous nous fixons nous-mêmes. Avancer dans l’idée d’une dynamique, d’un déclenchement où le temps se suspend.
Mieux se connaître n’apporte-t-il pas de la satisfaction et ainsi de la joie ?
Nos émotions sont reliées à nos besoins et la joie accompagne celui d’un échange profond, d’un partage.
La voilà bien proche de la bienveillance et de l’empathie.
Génération X, Y ou Z ? Et si nous retrouvions tout simplement cette joie de vivre, cette joie de l’enfance qui semble enrayer le temps chez certains seniors avancés en âge ? Si nous cultivions cette source de puissance, de fluidité, d’adaptabilité qui traverse les siècles ?
Précieuse dans notre monde sous pression et changeant car durable, la joie s’entretient et elle présente cette grande vertu de nous indiquer si nous sommes ou pas sur le bon chemin.
Donner du sens, développer l’intelligence relationnelle, émotionnelle et le leadership, favoriser la cohésion, la performance collective, la créativité, adapter son style de management, conduire le changement, mais aussi gérer le stress et les conflits, autant de sujets et bien d’autres que l’on questionne en entreprise. La joie ne pourrait-elle en devenir le fil conducteur ?
L’entreprise du 21ème siècle sera joyeuse, comme une proposition d’avenir.